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J’interroge la plus sombre des valeurs, au symbolisme multiple, dans un papier mat, épais qui résiste à la couleur. Il faut creuser profond dans les méandres de nos pensées pour apprivoiser ces ténèbres et soudain faire étinceler une composition.

Ce papier noir est une surface qui fonctionne comme un « trou noir » il absorbe tout et ne restitue rien. Seul l’argent, l’or et le blanc épais résistent à la dissolution. Quelques motifs peuvent alors surgir dans ce ciel sans lune. Nos pensées, chants, écritures arrivent trop tard et sombrent dans un oubli imminent. La récurrence de nos idées fixes se heurte à une angoisse encore plus forte, celle de la disparition.

Le noir est radical, le carré renforce l’effet de concentration et de densité, la composition resserrée impose sa centralité. Aux motifs principaux se superposent en double impression des traces d’écriture, de ciel étoilé, la trame d’une toile d’araignée, nos pulsations cardiaques nocturnes, ces réseaux de lignes obstinées capturent et délimitent l’espace mais ne dévoilent rien, le sens est tout à la fois dissout, masqué, indéchiffrable, obscurci.

Série de six gravures sur zinc, eau forte, de 56x56 cm sur le thème « Le noir est une présence » 2025, imprimées par l’artiste à l’atelier « Autour de la presse » à Lyon.