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La série « D’un monde à l’autre » témoigne des sensations que nous éprouvons lors de traversées intérieures. Elles sont comme des voyages impalpables, guidés par des émotions qui nous tiraillent, s’étendent et nous bouleversent. L’esprit est imprégné par ce lent processus de traversées intimes. Métamorphosées dans les méandres de l’esprit, elles finissent par se dissiper dans le temps mais ne nous laissent pas indemnes.

Dans l’œuvre sur papier « Le deuil », nos sentiments qui nous fragilisent pendant une traversée s’expriment par des formes colorées ovoïdes de différentes tailles, telles des nébuleuses qui s’agrègent, s’attirent, se maintiennent les unes entre elles. Pendant ces voyages intérieurs, toute la difficulté est là, traverser cet agrégat que compose notre esprit avec ses points de vue fantasmés.
Certaines traversées sont plus vaporeuses. « Summer » est composée de surfaces linéaires colorées et ondulantes qui s’entrecroisent et se superposent, nous donnant une impression de flou. Les lignes jaunes suggèrent la révérence de l’astre solaire laissant place à l’ivresse, aux visions imprécises qui nous envahissent au commencement d’une douce soirée d’été.

« D’un monde à l’autre » est quant à elle habitée d’une troublante atmosphère. Les traits délicats à l’aquarelle et à l’encre de chine sont comme des lianes qui tentent de percer des nuages vaporeux. Au regard de certaines surfaces cotonneuses, l’énergie d’une force nouvelle est présente, elle tente de percer l’impondérable.