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Galerie Oriès, Lyon

Une esthétique de la fragilité
Juliette Choné puise dans ses fêlures, dans sa propre fragilité ; celle d’enfant, de femme, de femme sans ombre, d’artiste, d’animal politique et tout simplement d’individu, pour évoquer la précarité et l’incertitude de ce bas-monde. Un monde régi par la rentabilité, la domination du plus fort et le rejet de l’altérité.
À la fois philosophique et politique, son travail est une critique de la souffrance animale et une réflexion sur la perte, l’absence, et la mémoire. S’appuyant sur les paradoxes, il intrigue et questionne les frontières poreuses entre l’homme et l’animal, jouant des intrications ambivalentes de la douceur et de la cruauté, de la réalité et des songes, de l’attraction et de la répulsion.

À travers une figuration pleinement assumée, ses estampes, ses dessins – et la fusion des deux – donnent à voir la finesse du trait et l’évanescence des textures qui s’inscrivent dans la vulnérabilité du papier comme dans une peau, traçant une continuité entre la pensée et la création, le cérébral et le bestial, la civilisation et la barbarie. Dans son processus aux accents surréalistes, de l’idée naît la forme, mais parfois, à l’inverse, c’est l’image-empreinte qui devient le catalyseur de nouvelles lignes, tel le principe du cadavre exquis. Êtres ou paysages chimériques émergent de cet esthétisme de la greffe, puisant leur énergie et leur beauté dans le vitalisme de la nature et du vivant.
Le combat de Juliette Choné est celui de la condition animale, mais il est avant tout celui du respect de la vie.
Sa devise est : « Je respire donc je suis. »