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Tout ce qui a trait à une démarche visant la plus parfaite cohérence entre concept et résultat plastique correspond au mode de pensée de Marie-Agnès Charpin. L’originalité de son œuvre réside dans l’équilibre et le rapport permanents entre le concept qui guide le dessin et le dessin qui sert le concept.

Pour Artpaper 2020, l’artiste réunit des œuvres qui partagent deux caractéristiques d’une grande simplicité apparente : le carré pour la forme, le dégradé pour les tons.
Parmi celles-ci, 365-20 est une recherche sur des représentations possibles du temps qui a pris de multiples formes et formats ces dernières années. L’artiste utilise le système de division du temps (le calendrier) comme outil de construction de son dessin. Chaque dessin est une année dans lequel un carré est un jour. La juxtaposition des carrés constituent les mois. 12 carrés est un travail de gradation de gris qui, au-delà de l’intérêt esthétique de l’artiste pour le crayon et ses possibilités graphiques, est aussi une réflexion sur la façon dont apparaît, disparaît, glisse ou s’accroche la lumière sur les surfaces de graphite. Enfin, Quatre carrés blancs composent un cycle à quatre temps dans lequel le carré tourne d’une forme à l’autre dans un mouvement qui induit le passage du temps.

Cette sélection représente les principes fondamentaux de son œuvre : rapports entre vide et plein, forme et fond, blanc et noir, image du temps. Elle suffit à rendre visible l’exigence, la sobriété et le goût pour la création d’œuvres formant des séries qui guident l’artiste. Nul hasard au fait que son œuvre soit fréquemment apparentée à l’art conceptuel, à l’art concret, au minimalisme ; nul hasard au fait qu’elle admire l’étonnante spontanéité dans la modération d’une artiste comme Pierrette Bloch et le raffinement géométrique d’une Véra Molnar. Marie-Agnès Charpin est de cette famille-là.
Paul Ripoche