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Mon travail est centré sur l’humain ; son individualité, ses interrogations face à la vie, sa liberté, sa relation particulière au sacré, ses comportements. Cela m’a conduite à m’intéresser aux foules, thème qui fut notamment celui de mon exposition personnelle à l’église Saint-Merry à Paris en avril 2019. J’ai en effet toujours été fascinée par le concept de foule ; cette addition d’unités qui s’assimile à un seul corps, cette force commune irrésistible, sereine ou agressive, bienveillante ou hostile, responsable de pulsions collectives incontrôlables, et par son mouvement vibratoire qui dessine une immense vague et traverse sa matière comme une onde. Les foules sont un phénomène majeur de notre époque. On les voit se constituer très fréquemment et partout à travers le monde lors de gigantesques manifestations et lors des flux endémiques de réfugiés. Réelles ou virtuelles - réunions volontaires ou fortuites d’individus que le hasard rassemble, ou mobilisations éphémères de figurants orchestrées par les technologies modernes et les réseaux - elles reviennent sur le devant de la scène sociale. Récemment, la pandémie a sensibilisé le public sur la question de la contagion, qui s’est installée comme une menace au centre de l’actualité. La notion de contagion, longtemps associée à la foule perçue comme un vecteur idéal de transmission, a provoqué temporairement leur disparition des rues. Mais elles sont réapparues massivement ailleurs sous d’autres configurations.

Je suis dessinatrice et graveuse autodidacte. Dans le domaine de la gravure, je me consacre exclusivement à la taille directe (burin sur cuivre et gravure sur bois et lino). Je crée aussi des livres d’artiste à partir d’estampes et de textes imprimés en typographie traditionnelle. Divers prix en gravure et livre d’artiste : ADAGP, Charbonnel, Robert-Beltz, Fondation Taylor (2016), Paul-Gonnand (2017), Moret Manonviller (2018), et des mentions honorables aux biennales d’estampe d’Awagami Factory, Japon (2013 et 2015) et de Erevan, Arménie (2017).