Sans titre, 2021
encre sur papier
35 x 35 cm

LYON ART PAPER/ LES ARTISTES SÉLECTIONNÉS - 2022

NOZADIAN, Hassan

nozadian chez gmail.com
Instagram : hassan.nozadian


Souvenirs de l’Espace
J’ai vécu dans de nombreuses maisons, dans différentes villes et avec différentes personnes, en particulier dans mon pays natal, l’Iran, un pays qui semble être simultanément en état de construction et en état de destruction. Vivre pendant si longtemps ce paradoxe absurde est une expérience étrange où le mystère garde toute sa place. Les maisons que j’ai occupées apparaissent tantôt comme les coffres de souvenirs de ceux qui y avaient résidé avant moi, tantôt comme une sorte de sanctuaire onirique qui porte en lui un espoir d’avenir. Dans son livre, « La poétique de l’espace » (1958), le philosophe français Gaston Bachelard (1884-1962) admet que « la maison vécue n’est pas une boîte inerte. L’espace habité transcende l’espace géométrique. »

De prime abord, la maison a une architecture géométrique ; cependant cette structure, dans sa fonction protectrice, devient l’incarnation de l’enveloppe, du cocon, la métaphore du refuge qui accueille et abrite le corps humain. Chaque séjour, chaque ancienne demeure, traduit la réciprocité entre l’habitation et la forme géométrique. Le logis est ainsi considéré par Bachelard comme le lieu essentiel d’attachement de l’homme au monde.

La maison est perçue comme « notre premier coin au monde et notre premier univers » et cette image va persister tout au long de notre vie d’adulte. Elle n’est pas qu’un « groupe d’habitudes organiques », elle est aussi le foyer de notre rêverie et apparaît comme le reflet de notre « habitat intérieur ».
La maison est un asile où notre intériorité peut prendre la dimension du cosmos.