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Le papier occupe une place centrale dans ma recherche artistique. Support privilégié de mes dessins, c’est également un sujet en soi, une matériau dont j’explore les propriétés plastiques et les capacités de transformation. Dans ce processus qui laisse la part belle à l’expérimentation, mon attention se porte sur ce qui advient, les accidents et les rebuts pouvant ouvrir de nouvelles pistes.

Passant de la planéité au volume, je conçois le papier comme une matière sculpturale à part entière capable de prendre des formes très différentes : une membrane se déroulant et se repliant dans l’espace sous forme d’installation, de la pulpe dense composant un moulage, un délicat entrelac de fibres laissant passer la lumière, ou bien un recyclât de miettes de dessins aux contours irréguliers.
Faisant écho aux origines organiques du papier, la représentation du végétal est récurrente dans mon travail. Fascinée par le développement des plantes dans des milieux conçus par l’Homme comme les serres et les jardins botaniques, je cherche à retranscrire par le dessin des formes d’interaction entre le végétal et l’humain.

La série de dessins Raccordements s’inspire de l’observation d’un dispositif de haubanage tendu autour d’un arbre pour en soutenir la ramure. Les branches et la structure de cordes entrelacées forment un tissage où tensions et torsions cherchent à s’équilibrer, où les liens et les nœuds s’arrimant au corps végétal semblent une invitation à se relier au monde vivant.