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amanda chez alipeintre.com
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Mon travail de peintre s’inscrit dans un dialogue intime entre le corps, l’émotion et la matière. Il se déploie comme une cartographie intérieure ; une traversée de soi, du monde, de la douleur.

À l’aquarelle, que j’applique exclusivement au couteau, j’explore la tension féconde entre contrôle et abandon, entre blessure et beauté. Loin de toute tradition docile, le couteau devient outil d’inscription émotionnelle, prolongeant le corps dans son besoin d’exutoire.

Atteinte de douleurs chroniques, je peins par nécessité vitale ; transmuter le cri intérieur en lumière, en matière, en paysage. Des paysages mentaux, ni tout à fait réels ni totalement abstraits ; traversés par la mémoire, le rêve, la souffrance et le désir de renaissance. Je peins comme on saute dans le vide ; chaque œuvre naît dans l’urgence du ressenti, puis s’ouvre peu à peu à une méditation plastique. Du chaos jaillit une architecture sensible : lignes, lumières, reliefs...

Comme une peau, le papier accueille mes émotions. Il reçoit, absorbe, résiste. Il subit dans ses fibres l’assaut de mes gestes au couteau, l’éclaboussement de la couleur, l’absolution de l’eau. De ces rencontres naît la grâce de l’empreinte… Griffures, taches, raclements, stigmates d’émotions deviennent vastes ciels, roches, collines et lignes d’horizon. Chaque tableau trace un territoire sensible, là où le geste devient besoin viscéral.

À la fois brutes et éthérées, mes œuvres offrent des fragments de silence au sein d’un tumulte de couleur. Elles ne représentent pas, elles racontent, en filigrane, comment la douleur peut devenir chemin vers la beauté, et comment de l’étouffement peut naître l’espace.