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ugolangilangi chez mailo.com
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Ma pratique graphique entretient une parenté avec le Gyotaku, art japonais de l’empreinte de poisson. Sur un grand papier issu de l’arbuste lokta, mon bras fait mouvoir un poulpe enduit d’encre de seiche qui laisse taches, traces et trainées d’où surgissent de l’informe et des saynètes.
L’empreinte confuse et spontanée m’invite à prolonger par le dessin les stimulis visuels qu’elle convoque selon le principe optique de la paréidolie.

Sur de grands formats, j’entrelace et fait interagir éruptions, murmurations d’oiseaux, volutes de fumée, vagues scélérates, renflements de terre et autres phénomènes physiques naturels jusqu’à me perdre dans un récit grotesque et halluciné, circulant dans une rêverie active faite de mouvements et de rythmes désordonnés.

Je travaille longtemps, errant dans le réseau inextricable des lignes. Ma main finit par s’en libérer et laisse vivre un monde où se dessine un scénario à la fois précis et fouillis.
L’univers gravé foisonnant des illustrateurs de Jules Verne comme les dessins automatiques d’André Masson viennent nourrir une méthodologie et une grammaire de motifs propres à saturer de manière intemporelle et tentaculaire l’espace du support.

Le spectateur se créera son propre cheminement dans ce dédale ondoyant de signes ou choisira d’en faire un objet de contemplation, pris dans le ressac entre abstraction et figuration.