07 68 16 36 45
ariane.crozet chez gmail.com
www.arianecrozet.org
Instagram : ariane_crozet

Figurer la présence humaine en ce qu’elle peut manifester d’éphémère ou de fragile est devenu le motif central de mon travail. Si l’espace du papier est celui où se dressent les corps, souvent décontextualisés et comme hors de toute mémoire, c’est aussi celui où ils semblent se déliter. Les visages disparaissent, les yeux sont clos, les regards s’évaporent. Visages et regards, ce qui fait identité, sont ainsi réduits au balbutiement par des vides qui leur assènent de se taire.

N’ayant plus la possibilité de se réfugier dans un regard, le regardeur n’a plus d’autre choix que de se confronter aux corps. Les postures, les gestes, la tension ou la détente qui s’y joue, les réseaux des veines et veinules, deviennent témoins de fragilités. Les rides, le flétrissement de la peau, ses cicatrices, les plis des vêtements, prolongent et accentuent la torsion des corps tout en se faisant l’articulation d’histoires intimes.

Il est aussi beaucoup question de liens. Certains des corps sont en mouvement et semblent s’activer, mais dans quel but ? Dans chaque scène, un ou plusieurs personnages vivent quelque chose, mais la nature de cette rencontre n’est jamais claire, toute interprétation trop précise est hasardeuse. Et surtout, une disparition est toujours en cours. Mes dessins se construisent dans la présence : l’absence n’est pas encore arrivée. Elle n’aboutira pas nécessairement à une perte, mais peut aussi se faire l’ouverture à un autre possible.