Présenté par la Galerie Kashagan
12 rue des Capucins - 69001 Lyon
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La galerie Kashagan présente un accrochage de dessins d’Alain Biet, extraits de la série « Grands Canons ». Depuis 2004, l’artiste entreprend d’archiver systématiquement les images des objets électriques. D’un point de vue documentaire, ce catalogue d’environ huit-mille illustrations répond à un protocole très strict. Alain Biet utilise la méthode des anciens naturalistes qui réalisaient un dessin à l’aquarelle, avec toujours un même angle de vision et un même point de fuite sans aucune ombre portée. De par sa banalité extrême, la perfection de son style et la pureté de son trait, le dessin se pare, paradoxalement, d’une telle solitude qu’il aspire à se charger d’un sens et à témoigner d’un manque. C’est l’image fixe d’une disparition et de l’amoncellement, qui vient ici symboliquement exprimer le vide. ...C’est aussi celle de la matérialisation du temps. Comme le fit autrement Opalka, avec la même obstination, la même retenue méticuleuse : sans relâche, reprendre quotidiennement le fardeau de l’image tel un journal de bord pour raconter l’inutile mais en révélant cette beauté froide et étrange qui lui confère une âme.
Ne nous y trompons pas, Alain Biet est un grand artiste. Dessinateur, cinéaste, musicien et clown à ses heures, il dévore le temps. Ses échantillons électriques sont des lambeaux de jours, des cailloux semés sur le bord d’une route. C’est ainsi qu’on écrit une histoire. Le film d’animation « Grands Canons », s’intéresse aux notions de prolifération, de migration, de zapping, de déplacement, de classement.

Ces ensembles, ces univers constitués d’une quantité importante d’objets, de dessins, jusqu’à l’envahissement, impliquent un questionnement sur les limites du visible et les relations au vivant. Sans oublier l’héritage des dadaïstes.