Fenêtre de l’atelier, ombres portées sur le mur, 1976
technique mixte sur papier canson contrecollé signée et datée en bas à droite.
39 x 32 cm

LYON ART PAPER/ LES ARTISTES SÉLECTIONNÉS - 2021

PONCET, Jacques

invité par la Galerie Gratadou
12 rue de Thorigny 75003 Paris
christophe chez galeriegratadou.com
www. galeriegratadou.com
06 82 83 26 29


Le peintre Jacques Poncet (né en 1921-mort en 2012), était mon voisin et ami, Croix-Roussien. Il habitait au numéro 10 de la rue Louis Thévenet (au 10ème étage dans le même grand immeuble que la galeriste du centre ville, Alice Chartier). Il avait une vue sur la ville d’Est en Ouest, et surplombait la rue Joséphin Soulary, là, où j’ai passé mes deux premières années, jusqu’en 1948. Plus tard, j’ai retrouvé Poncet encore plus prêt de chez moi, rue d’Ivry.

On est dans l’atelier, un jour de pleine lumière côté-Sud. Le peintre est méticuleux, tout est soigneusement rangé, seul le chantier en cours est de sortie, avec sa cohorte de couleurs très vives et de pinceaux plats et brosses affutées, prêtes à mordre la toile de lin immaculée. L’ombre s’installe, faisant contraster les tonalités, dans un angle obtus et restreint, toujours inattendu. Jacques Poncet invente très souvent une ode à l’inaccessible. Il joue avec le modèle, autant qu’il se joue du modèle, qui finit par se jouer de lui. Il est là, sans vraiment y être. Il y a un mystère qui renvoie les bribes d’intentions, jamais dites, mais toujours soulignées… C’est un jeu de cache-cache ou le peintre finalement, signe sa toile sans jamais le signifier... la femme nue – parfois au second plan – est accessoire indispensable, maniable par la volonté de celui qui mène la danse... Mais toujours, le peintre modeste et prodigieux, reste le maitre absolu, grâce à sa main qui impose l’ensemble virtuose.

Bernard Gouttenoire (Extrait du texte « Jacques Poncet ou l’illusion de soi »)
critique d’art Lyon le dimanche 14 février 2021 (jour de la Saint-Valentin)