Prise dans le courant de la Figuration Libre, la peinture de Robert Combas fut l’objet de débats passionnés au tournant des années 1980. À plus d’un titre cependant, cette œuvre protéiforme se distingue du « retour à la peinture » qui caractérise cette époque. Robert Combas s’est toujours méfié des étiquettes que l’on a posées sur son art. De la Figuration Libre, il ne conserve que l’épithète « libre » ; de l’art brut, il ne conserve que « brut ». De l’art brut, il revendique la pureté ; de la Figuration Libre, l’impureté.
Bernard Marcadé (extrait de Universalis)
« Figure de proue de la « Figuration Libre », l’œuvre de Robert Combas déborde les frontières de la peinture pour se déployer en volume, dessin, performance et musique plus récemment. Caractérisé par des couleurs vives et un trait noir délimitant les figures représentées, le style Combas se veut libre et spontané ». Il affirme dès la fin des années 70 une peinture personnelle, fruit d’un plaisir du geste. Ses sources d’inspiration sont multiples et déhiérarchisées (BD, livres d’enfance, illustrations, publicité, mythologies antiques ou religieuses, revues, Histoire, histoires personnelles, intimité, fleurs, médias, actualités…).
L’homme entouré d’espace et de coinçage, 2022
L’HOMME ENTOURÉ D’ESPACE ET DE COINÇAGE, 2022
technique mixte sur papier 152,4 x 101,6 cm
Ma peinture c’est du rock.
À mes débuts, que je fasse de la musique ou de la peinture, c’était du rock ; de la transgression, une recherche du feeling ; du rythme, l’expression d’un humour sans queue ni tête, esprit dada. Mais le rock c’est plutôt noir et blanc. Moi je ne suis pas noir, et la couleur fait ma peinture, elle met de l’optimisme.
Depuis 2012, il forme avec Lucas Mancione, le duo Les Sans Pattes qui pratique la performance musicale, visuelle avec des projections d’images et films et scénique.
La guerre en Ukraine me fait penser à cette tête, 2022
LA GUERRE EN UKRAINE ME FAIT PENSER À CETTE TÊTE, 2022
technique mixte sur papier 152,4 x 101,6 cm
Robert Combas a grandi à Sète dans un milieu populaire, cosmopolite et communiste. Il étudie les Beaux-Arts à Montpellier de 1974 à 1979. Ce premier changement d’environnement culturel imprègne sa démarche artistique d’un assemblage de culture populaire et de culture classique. Il crée en 1979 le groupe de rock Les Démodés avec Richard Di Rosa et Ketty Brindel et la revue Bâto avec Hervé Di Rosa et Ketty Brindel qui sont les premières expressions de ce que Ben nommera plus tard la Figuration Libre.
Surpris par l’énergie de la peinture de Combas, Bernard Ceysson, alors directeur des musées de Saint-Etienne, propose au peintre une première exposition collective en 1980, Après le classicisme, au Musée d’Art et d’Industrie de la ville.
C’est au vernissage que Robert Combas rencontre les marchands Bruno Bischofberger et Daniel Templon.
Il décide de s’installer à Paris. Une longue et fertile collaboration démarre en 1982 avec le marchand d’art Yvon Lambert. Les expositions se succèdent au cours des années 80 (chez Ben Vautier à Nice « Finir en beauté » avec Bernard Lamarche-Vadel à Paris qui réunira les 4 artistes de la Figuration Libre ; au MAMVP à Paris.
Rapidement son travail acquiert une large visibilité, à l’ARCA de Marseille ; au musée de l’Abbaye Sainte-Croix des Sables d’Olonne, au Gemeente Museum d’Helmond, au Musée d’Art et d’industrie de Saint-Étienne, et au CAPC de Bordeaux…).
Des galeristes montrent son travail à Düsseldorf, Amsterdam, Venise, puis aux États-Unis (Léo Castelli, New York), et Séoul. Il est représenté depuis 2013 par la galerie Laurent Strouk à Paris.