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Daniel Dominjon, qui a travaillé une dizaine d’années à des assemblages, revient avec le travail présenté ici à un usage électif du dessin. Ce travail en appelle à de multiples moyens, tels que le crayon noir ou le crayon de couleur, la gouache, ou encore la peinture acrylique. On trouve ici une dimension composite, mixte et plurielle. Elle consiste par exemple à procéder à des assimilations, et en vient à incorporer du texte, à utiliser le collage, en somme à travailler des traces composites, et donc à obtenir par tous ces moyens un rendu composé. Les visages y côtoient un univers de songes et de cosmogonies.
Le petit chien blanc du chancelier Rolin, fondateur des hospices de Beaune, est vu sur un pan de la robe de son maître. Les tambours à fente de Papouasie viennent de plus loin, mais en eux, comme dans les masques de la communauté Tchokwé, on rencontre une magie de l’instant fugace qui est une invitation à la mémoire, et, par une cohorte de sortilèges, à s’approprier la teneur d’une évanescence, à retenir la fugacité d’une trace, qui s’efface si aisément, et qui est pourtant si essentielle, loin de chez nous, ou bien loin de maintenant.
Alain Suberchicot 2020.